Résumé:

CAPAMIN a pour objectif de déterminer quelle est la capacité des terrils miniers à accueillir la faune des sols environnants et en particulier de déterminer l'impact des ETM présents dans ces sols dans la dynamique de colonisation par les invertébrés du sol. L'effet de 5 éléments traces métalliques sera plus particulièrement ciblé: le plomb, le zinc, l'arsenic, le cadmium et l'antimoine. A part le zinc, les 4 autres éléments sont nocifs pour les organismes vivants et sont non essentiels. La toxicité du plomb ou du cadmium pour un organisme vivant dans le sol n'est pas forcément relié directement à sa concentration totale dans les sols, mais par exemple à sa concentration sous forme d'ion libre (ex. Pb2+) dans la solution de sol. Les activités de la pédofaune sont multiples dans le sol. En effet, la formation de galeries est principalement réalisée par des animaux fouisseurs comme les lombrics ou certains micromammifères. Le réseau permanent de galeries peut augmenter la porosité de 20 à 100 %, ce sont les voies préférentielles d’écoulement dans les sols et le lieu favorable à la concentration des ETMs (entrainés par l'eau). Mais ce sont aussi ces voies qu’empruntent la faune du sol, car de taille inférieure elle s’y déplace plus facilement. Une de nos premières cibles sera les vers anéciques (effectuant des déplacements verticaux, des horizons profonds vers la surface), car ce sont des gros consommateurs de bactéries (bactéries qui potentiellement peuvent concentrer certains ETMs) et dont une partie est retenue dans leur corps. Une seconde partie est rejetée par les vers anéciques dans leurs turricules en surface. Dans ces agrégats, nous pouvons doser les ETMs ; de plus cela peut nous renseigner sur le degré et la nature des pollutions dans les horizons profonds, dont une partie est remontée par les vers. Une seconde cible sera les agents du microbrassage de la matière organique morte, bien moins spectaculaire mais, indispensable à la dégradation de ces molécules carbonées et azotée, issus de la photosynthèse et incorporées dans le sol. Au travers de la fragmentation des débris végétaux, le transport, le"remalaxage" des produits des déjections assurés par la mésofaune (Acariens, Collemboles), Les ETMs sont concentrés dans ces chaines trophiques. En effet, les ETMs « récupérés » dans les bactéries consommés par les protozoaires qui les concentrent, eux-mêmes consommés par les nématodes, à leur tour proies des acariens et des prédateurs supérieurs. Mais bon nombre des éléments (et donc des ETM) sont non digérés par leurs prédateurs et se retrouvent dans leur fèces qui elles sont re-ingurgitées par les arthropodes détritivores (Collemboles et certains Acariens) (Gobat et al., 2004). Les collemboles seront notre deuxième cible. En effet ceux ci, d’un point de vue physiologique fabriquent à l’intérieur de leur propre corps des cristaux d’urates qui seraient susceptibles d’isoler les éléments toxiques. Cristaux que nous pensons pouvoir analyser avec la résolution très fine de l’ablation laser. Les néosols du bassin minier de Gardanne sont issus de l'amoncellement de quantités considérables de stériles combinant les résidus de l'extraction minière de charbon mais aussi de cendres issus de la centrale thermique. Ils sont potentiellement riches en ETM tels l'arsenic ou le plomb. Pour le Vicdessos (Pyrénées), ils sont issus de résidus de l’exploitation de mines de fer et/ou d’argent, et secondairement ont reçus des dépôts provenant des usines de l’Aluminium de la basse vallée. Malgré nos premières expériences fructueuses dans l'analyse des ETM dans des arthropodes souterrains à l'aide d'un laser couplé à un ICP-MS, des développements méthodologiques et analytiques sont encore nécessaires. Ceci nous permettra d'affiner notre connaissance de la répartition des ETM dans les invertébrés du sol (ETM sur leur surface, à l'intérieur?). L'acquisition au sein de l'Observatoire Midi-Pyrénées (dont EcoLab est membre) d'un nouveau spectromètre à haute résolution nous permet de mesurer les plus infimes concentrations en ETM dans les organes dures ou mous des organismes du sol. Un développement analytique est toutefois nécessaire pour passer d'une qualification de la répartition des ETM à une quantification précise des concentrations. Les connaissances acquises lors de projets en cours et précédents (projet BioGeosSTIB, projet EESIPRAAM, projets de C. Keller et de ses étudiantes) (concentrations en etm dans les néosols, type de sols, sources de etm etc…) combinés aux résultats sur la diversité de la faune du sol et sa concentration en ETM nous permettront de déterminer quelle est l'importance des contaminations en ETM dans la capacité d'un néosol à accueillir la faune environnante. Combinés à concentrations mesurées dans les solutions de sol, cela nous permettra également de mieux comprendre les transferts d'ETM des néosols vers les organismes du sol.

Résumé:

Le projet MODHYC (Mesure et Observation des Dynamiques HYdroClimatiques), programmé sur 4 ans (2010-2013), vise globalement à faire le point sur l’évolution de la ressource en eau et des modalités du cycle de l’eau dans le bassin du haut-Vicdessos à l’amont de Vicdessos. Plus concrètement, il est prévu de : Collecter des données hydroclimatiques et hydrogéomorphologiques historiques et reconstituer leur dynamique (pluviométrie, débits, manteau neigeux, dynamique de versants, charge alluviale…), sur une période pouvant remonter jusqu’à la fin du XIXe siècle. Produire, collecter et analyser des données hydroclimatiques contemporaines, essentiellement en termes quantitatifs (pluvio-nivométrie, débits…), mais aussi qualitatifs (biogéochimie des eaux). A cet effet, les campagnes d’analyse biogéochimique des eaux débuteront dès le début de l’année 2010, parallèlement à l’implantation de deux stations hydrométriques et de deux stations météorologiques qui seront opérationnelles en septembre 2010 pour démarrer la première année hydrologique de mesure. Ultérieurement, des mesures de turbidité et de charge alluviale pourront faire l’objet d’un prolongement du projet. Analyser les implications socio-territoriales des dynamiques observées, tant en termes de ressource que de risque : disponibilité et qualité de la ressource (eau, neige), contraintes climatiques et géomorphologiques (dynamique de versant, des lits fluviaux, crues…). Définir des tendances prospectives sur la base des mesures effectuées mais aussi d’une mise en perspective des tendances hydroclimatiques historiques. Le projet fédère à la fois des partenaires scientifiques du PRES de Toulouse (laboratoires LMTG, CESBIO, GEODE pour un total de 10 chercheurs), et des partenaires institutionnels (DREAL Midi-Pyrénées, EDF, RTM Ariège) impliqués à des titres divers (fourniture de données, appui technique, mise à disposition de sites…). 

Résumé:

Le projet P2AS constitue la seconde étape d’un projet exploratoire engagé en 2010 dans le cadre de l’OHM. Ce programme est dédié à l’étude des rythmes de l’anthropisation des espaces de montagne dans le Haut Vicdessos (zone où les données archéologiques font défaut, à l’exception des structures pastorales contemporaines et modernes de type «orris »), en lien avec l’exploitation de ces zones de haute altitude. L’originalité de notre projet repose sur à la mis en œuvre d’une démarche intégrée associant le processus anthropique (structures de l’habitat, aménagements) et la constitution de réservoirs sédimentaires : la donnée archéologique ne pouvant être dissociée de son contexte géomorphologique. L’année 2011 nous permettra d’étudier les hiatus observés dans les modalités du peuplement du Haut Vicdessos. Alors que les changements d’ordre climatique sont fréquemment mis en avant pour expliquer les phénomènes de « déprise » ou d’abandon de l’exploitation des zones de haute montagne, notre objectif est de confronter ces données aux enregistrements sédimentaires. La question des étapes de la récession glaciaire, des phénomènes de solifluxion et d’activité torrentielle, telle qu’elle génère des enregistrements sédimentaires, doit être confrontée aux données paléo-environnementales globales. Sur le terrain, l’année 2011 nous permettra de poursuivre les travaux de prospection et de reconstructions paléo-environnementales entamés en 2010 autour des étangs de Bassiès. Il s’agira concrètement pour l’équipe d’étudier : le fonctionnement géomorphologique de la tourbière du pla de la Font ; de caractériser le fonctionnement actuel des milieux sédimentaires (cônes alluviaux, zones de tourbières terrigènes…) ; de poursuivre le travail de prospections systématiques autour de la zone de Bassiès, de cartographier les structures pastorales, et enfin de réaliser des sondages ponctuels dans des zones d’abris sous roche et de chaos rocheux, dans le but d’en établir le contexte pédo-sédimentaire et de proposer des éléments de datation. Notre projet concerne plus spécifiquement le thème « milieux d’altitude, dynamiques sylvo-pastorales » de l’OHM Haut Vicdessos.

Résumé:

Les actions engagées dans le cadre du projet EMPAL 2010 de l’OHM Vicdessos ont consistées en la mise en œuvre d’un Limnoraft polyvalent (fig. 1) afin de réaliser une première exploration des archives lacustres du Vicdessos en Juillet 2010 par sismique réflexion et à partir de l’analyse de carottages gravitaires. Ceci nous a notamment permis de préciser la géométrie du remplissage de l’Etang du Majou (figures 2 et 3) et la composition des sédiments récents (fig. 4).

Figure 1 : Mise en œuvre du Limnoraft et du système de cartographie acoustique sur l’Etang du Pla de la Fount (à gauche) et dans l’Etang du Majou (au centre). Ces données ont permis d’optimiser les sites de carottages prélevés depuis le Limnoraft (à droite).

Figure 2 : base de données acquise durant la campagne EMPAL en Juillet 2010 illustrant la densité des grilles sismiques réflexion réalisées et la localisation des 3 carottages gravitaires prélevés en aval d’un cayon actif caractérisant le flanc Sud de l’Etang du Majou.

Il ressort de cette première campagne d’exploration des remplissages, qu’une faible quantité de sédiment s’est accumulée dans l’Etang du Majou depuis le retrait des glaciers (épaisseur maximale du remplissage post glaciaire d’environ 7 m) et qu’il ne semble pas qu’un delta subaquatique se soit développé dans ce bassin. La géométrie des dépôts accumulés dans l’axe du bassin suggère cependant la mise en place d’apports terrigènes. Plus récemment, des glissements gravitaires ont localement remaniés des sédiments fins et organiques de type gytja caractérisés par une couleur sombre (faciès sédimentaires F2 et F3) et plusieurs passées sableuses particulièrement bien développées au débouché du canyon caractérisant le flanc Sud du Majou.

Figure 3 : Exemple d’une coupe sismique réflexion transversale dans l’Etang du Majou illustrant la localisation du site de carottage EM10-B ainsi que l’intersection avec la coupe sismique axiale (P 79).

Deux premières datations radiocarbones obtenues dans le faciès F3 suggèrent que cet horizon a été remanié il y a plusieurs siècles. Il semble également que la mise en place du barrage hydroélectrique au début du XXème a induit un changement dans le mode de la sédimentation lacustre (faciès sédimentaire F1, Fig.4).

Figure 4 : Illustration de la nature du remplissage lacustre récent de l’Etang du Majou dans la carotte EM10-B. Trois principaux facies sédimentaires sont identifiés à partir de la composition du sédiment défini à partir de la mesure de la susceptibilité magnétique (SM) du sédiment, de la spectrocolorimétrie (L* &  b*) et de la teneur en matière organique (TOC). Des datations radiocarbones sont en cours (débris de feuilles colorées en rouge) et permettront prochainement de préciser l’âge des différents modes de sédimentation.

Dans le cadre du projet ALTOS 2011, une nouvelle campagne de terrain est programmée en Septembre afin de compléter la base de données. Des cartographies sismiques réflexions seront couplées cette année à des levées au sonar à balayage latérale et des carottages gravitaires plus longs. Les cibles lacustres identifiées sont les étangs du Pla de la Fount, le Majou et deux petits lacs d’altitude du bassin versant n’ayant pas été influencés par les activités hydro-électriques. Des analyses fines des propriétés physiques et géochimiques du sédiment seront également couplées à des analyses palynologiques et des datations radionucléides.

Résumé:

Le projet ARCHIVOS 200 a pour buts de préciser (i) l’impact des activités agro-pastorales depuis 200 ans sur la végétation du Haut Vicdessos et sur l’érosion des versants ; (ii) l’importance du phénomène de résilience des écosystèmes induits notamment par l’élévation en cours de la limite supérieure des forêts ; (iii) l’impact des activités humaines modernes (aménagements hydroélectriques, tourisme) sur la dynamique des écosystèmes et notamment sur la nature et la granulométrie des flux sédimentaires dans le bassin versant et (iv) les conséquences du changement climatique global sur l’évolution du cycle biogéochimique du carbone, de l’enneigement et de l’hydrologie dans cette partie du territoire. Il s’agira pour cela d’intégrer des approches géomorphologiques, stratigraphiques, géochronologiques, géochimiques, écologiques et historiques, à partir de l’analyse détaillée et spatialisée de documents d’archives historiques ainsi que de prélèvements de sols, de deux remplissages lacustres contrastés et d’une tourbière. Le prélèvement des données de terrain étant inclus dans les projets OHM ALTOS 2011 et ASTAHE 2011, ce projet ROHM sera focalisé sur les volets analytiques, cartographiques et les synthèses.

Résumé:

Un suivi de la population de Lézards vivipares des étangs de Bassiès a été engagé afin d’en établir un bilan démographique et de diagnostiquer l’influence possible des modifications passées ou récentes de l’environnement sur la structure et la dynamique de cette population. Ce suivi doit s’inscrire dans une analyse interpopulationnelle afin de déterminer si la structuration observée est représentative à une echelle locale et de dégager un (plusieurs) niveau(x) métapopulationnel(s) (= groupe de populations séparées spatialement mais qui maintiennent des échanges par le biais de dispersions). La dynamique de ces métapopulations est déterminante pour la probabilité d’extinction/maintien des populations. La première année de ce suivi de la population de lézards vivipares de bassiès en 2010 a permis d’ébaucher une structuration de la population, réaliser le point zéro des courbes de survie, réaliser une première estimation de la taille de la population et de la fécondité, puis alimenter une banque de données génétiques. Cette analyse génétique doit permettre d’établir des pédigrés, caractériser la composition allélique de la population, caractériser les échanges passés et présents entre populations, et idéalement l’identification individuel. Nous programmons en 2011 d’étendre l’étude aux populations d’Iberolacerta aureoli. Il s’agit d’une espèce cantonnée à l’étage alpin soit plus de 2000 m dans les Pyrénées. Le massif pyrénéen offrant un domaine alpin restreint, et l’espèce étant par ailleurs endémique des Pyrénées avec une l’aire de répartition limitée à un rayon de 30 kilomètres de diamètre environ centré sur le Vicdessos, l’habitat de ce Lacertidés et donc très morcellé et sans possibilité d’extension. Le peu de connaissance sur cette espèce décrite en 1994 indique de plus que les populations se caractérisent par de faibles effectifs et une fécondité réduite. L’ensemble de ces traits en fait donc une espèce particulièrement vulnérable face aux changements du milieu. Nous suivons également en parrallèle le status des populations de Podarcis muralis qui peuvent entrer en compétition pour les habitats lorsque ceux-ci se dégradent. Des échantillons de Podarcis muralis en vue de la constitution d’une banque génétiques ont également été prélevés sur Bassiès et seront analysés prochainement. Une banque de données intégrant les autres sites devrait également être constitué en 2011.

Résumé:

Paleoecological studies using diachronic pollen analysis and sedimentary charcoal analysis indicate that fires coinciding with agro¬-pastoral expansion have shaped landscapes in the Pyrenees for thousands of years. Although fire use was likely quite diverse, historical and ethnographic data concerning agro-pastoral fire practices suggest that low intensity management fires where frequently used in the high mountain pastures. Over the last century land use change and a concomitant decline of traditional fire management in the Pyrenees and other European mountain ranges have shifted landscape fires away from relatively patchy, high frequency, low intensity regimes to larger, more destructive, and less predictable high intensity regimes. Analogous situations exist in fire prone landscapes around the world where traditional land use has been disrupted. These changes present concerns and challenges for environmental conservation and human vulnerability. Recent research suggests that management practices such as pastoral fire that serve to control fire severity may help shape landscape mosaics that are more conducive to long-term conservation goals. The research proposed here contributes to this effort by examining the long term interaction of social and ecological processes as evidenced by the dendrochrological record, natural archives in the annual growth rings of trees. The proposed research investigates dendrochronological evidence of agro¬pastoral burning practices in the area surrounding L’Etangs de Bassies, a series of lakes located in the Vicdessos Valley, central Pyrenees. The specific objectives of the proposed research concern: Retrieval of samples from relict mature tree trunks preserved through submersion in L’Etang Majeur after construction of the dam. Preliminary analysis of dendro cores taken in September, 2010 indicated that these trees may provide a natural archive dating to the mid-18th century. Dendrochronological analyses of fire scars recorded in the annual growth rings of trees. Previous studies in other areas of the world, such as the western United States, have successfully used dendrochronology to describe fire histories and explain current vegetative cover as a result of those disturbance regimes. The correlation of dendrochronological analyses with other evidence concerning agro¬pastoral burning practices in the Vicdessos Valley will provide a clearer picture of the long term influence of humans on the landscape.

Résumé:

La question des temporalités est aujourd’hui devenue centrale pour appréhender les systèmes environnementaux et territoriaux. Une histoire singulière, marquée par le poids de la métallurgie du fer, puis de l’électrométallurgie, dont les paysages portent à l’heure actuelle des traces durables, fait du Haut Vicdessos un territoire-laboratoire exemplaire en ce domaine. Aujourd’hui comme dans le passé, s’y condensent à la fois des initiatives, individuelles ou collectives, positives et novatrices, et des conflits ou des blocages puissants. Il y est possible, d’une part, d’identifier les différentes modalités historiques de gestion des ressources, ainsi que les pratiques sociales associées, tout en en mesurant les conséquences sur les environnements et les paysages et, d’autre part, d’évaluer les réponses apportées par les sociétés aux crises environnementales (ajustements, innovations, conflits, etc.). Tout cela est susceptible d’éclairer une prise de décisions qui, dans une perspective de développement durable des territoires, examinerait une ou plusieurs trajectoires, souhaitées et soutenables, des rapports milieux/sociétés, dans un contexte de haute complexité et de grande incertitude. Il s’agit donc d’engager une observation, dans la durée, sur les évolutions paysagères du Haut Vicdessos en lien avec les différentes politiques territoriales qui y ont été menées. Il s’agit aussi de mettre cette observation au service de la connaissance des processus à l’œuvre ainsi que de l’évaluation des politiques menées. L’objectif est, notamment, de saisir les représentations sociales et les attentes des acteurs locaux et de les confronter aux processus étudiés sur le terrain. La démarche envisagée est donc tout à la fois rétrospective et prospective. Elle nécessite d’articuler recherche fondamentale et recherche-action et de mettre en place une approche interdisciplinaire intégrant les apports des sciences de la nature et de l’homme et de la société aux démarches professionnelles. La valorisation de cette recherche constitue une dimension particulièrement importante dans la mesure où il est, en particulier, envisagé de mettre à disposition des acteurs concernés les résultats obtenus. 

Résumé:

Le projet DYVAH a pour objectif de documenter finement l’histoire locale des dynamiques de la végétation et de l’anthropisation des écosystèmes du haut Vicdessos au cours des dix derniers millénaires à partir de l’analyse multicritères d’archives sédimentaires prélevées sur le terrain de l’OHM (sédiments lacustres ou tourbières) et de fournir des données exploitables en matière de modélisation quantitatives des évolutions climatiques, des dynamiques spatiales de végétation sur la longue durée, mais également et plus largement en matière de compréhension des relations environnement montagnard/sociétés et diversité végétale/activités humaines. Le projet DYVAH s’intègre dans le volet paléoenvironnemental de l’OHM et se positionne comme une recherche associée aux projets EMPAL-Vicdessos (E. Chapron), EESIPRAM (G. Leroux) ainsi qu’à celui consacré à l’évolution des biocénoses des milieux humides porté par J. Clobert, dans la mesure où il s’appliquera entre autre, à l’étude de registres sédimentaires communs aux quatre projets. Les recherches s’organiseront autour de deux volets distincts mais interdépendants : Volet 1 – Reconstitution des dynamiques environnementales Plusieurs enregistrements sédimentaires lacustres ou tourbeux, prélevés en concertation étroite et dans le cadre d’opérations de forages communes programmées dans le cadre des projets DYVAH-EMPAL-EESPIRAM feront l’objet d’analyses multiproxy à haute résolution chronologique. Volet 2 – Calibration des données polliniques et monitoring pollinique Le deuxième volet du projet DYVAH vise quant à lui à la constitution d’un référentiel pollinique contemporain permettant de saisir les relations actuelles entre la pluie pollinique et la végétation sur la base d’une opération de monitoring pollinique. 

Résumé:

Les premières études anthropo-biologiques ont montré qu’outre la géographie d’autres facteurs tels que la démographie et l’économie ont joué un rôle sur la structure des populations pyrénéennes. Afin de mieux saisir la dynamique des populations pyrénéennes, nous proposons ici de développer une approche pluridisciplinaire et comparative de la structure de la population du Haut-Vicdessos. Dans un premier temps, nous exploiterons les registres historiques afin d’évaluer les paramètres démographiques de la population habitant cette région avant le XXième siècle. Ces paramètres pourront alors être comparés à ceux d’autres régions pyrénéennes. Ceci permettra d’estimer d’une part le niveau d’échanges entre le Haut Vicdessos et les vallées environnantes, d’autre part l’état sanitaire de la population qui pourra alors être contextualisé grâce aux données environnementales. Le lien entre populations passées et actuelles sera ensuite réalisé à l’aide d’enquêtes. L’étude de la structure de la population du Vicdessos, et des Pyrénées en général, pourra ensuite être affinée à l’aide d’une approche d’anthropologie moléculaire. Au sein du programme Observatoire Homme-Milieu, les objectifs de ce projet sont d’apporter des éléments permettant de mieux saisir l’impact des transformations sociales et environnementales sur la structure de la population du Haut-Vicdessos.

Résumé:

Objectifs
Evaluer la magnitude et prédire la chronologie des extinction au sein des communautés cryophiles en lien avec la dynamique de la disparition des glaciers et névés pyrénéens.

Résultats escomptés
Inventaire de la biodiversité des milieux froids du Vicdessos
Patrons locaux de microendémisme de la faune cryophile
Caractérisation de la structure génétique des populations fragmentées d’espèces cryophiles cibles
Scénario prévisionnel d’extinctions des espèces cryophiles locales

Méthodologie proposée
Terrain : échantillonnage quantitatif et qualitatif mettant en œuvre un éventail de méthodes adaptées à la collecte des invertébrés des milieux froids permanents et couvrant l'ensemble de la faune d’invertébrés. Focus sur le groupe dominant de ces habitats : les collemboles.

Une nouvelle espèce de Pseudisotoma (1,2 mm de long environ)	Triacanthella frigida (environ 1,5 mm de long)

Analyses: inventaire taxinomique des communautés, analyse de leur organisation fonctionnelle, caractérisation génétique (COI) des populations fragmentées de quelques espèces cibles, évaluation de la valence écologique des espèces par échantillonnage de milieux voisins,

Motivation du traitement de la proposition dans le cadre du ROHM, du et/ ou des OHM concernés.

• 100% des espèces limitées aux habitats froids permanents, essentiellement abords des névés et des glaciers, sont des endémiques soit très localisés, soit pyrénéens (une vingtaine d’espèces de collemboles notamment), y compris des genres endémiques.
• Les Pyrénées sont à ce jour le massif le plus riche en espèces cryophiles en Europe. La plupart des espèces reconnues n’ont d’ailleurs pas encore été décrites (sauf en ce qui concerne le massif du Néouvielle, ainsi que 4 espèces d’autres secteurs)
• Les habitats constamment froids, en particulier les névés permanents loin des appareils glaciaires, ont une extension très réduite.
• Ces habitats, et les populations des espèces qui les peuplent, sont très morcellés
• Ce sont les habitats de loin les plus menacés de la chaine pyrénéenne par le réchauffement climatique.
• Il existe des chroniques bien documentées de la régression des névés et glaciers pyrénéens depuis une centaine d’années, qui montrent la rapidité alarmante du phénomène (ces chroniques ne couvre pas les plus petits névés)
• L’enjeu est clair en termes de biodiversité: menace maximale en termes d’extinction potentielle d’espèces endémiques – pas seulement de populations.
• Le Vicdessos est un des sites pyrénéen le plus riche en espèces cryophiles (données inédites)
• Les collemboles y représentent le groupe dominant du point de vue diversité parmi les invertébrés (une vingtaine d’espèces reconnues dans le Vicdessos sur le seul site échantilloné jusque-là, au-dessus de Médécourbe)

Névé de Mounicou (aout 2008)

• Nous disposons d’une bonne expertise sur ce groupe
• Ces névés permanents ou subpermanents sont les indicateurs les plus directs de l’évolution climatique locale, car non soumis à des interférences anthropiques. La réalisation d’un point zéro sur ces habitats, combinant extension des névés, inventaire des espèces et suivi des populations,  serait donc une activité aussi pertinente qu’originale dans le cadre d’un observatoire de l’environnement et de la biodiversité. Nous pouvons prendre en charge l’aspect point zéro biodiversité et extension des névés sur 3 ou 4 sites cibles dans le cadre du présent projet.

Résumé:

Dans le cadre de ce projet, la vallée du Vicdessos est regardée d’une part comme un territoire possédant une cohérence géo-historique et institutionnelle (relative adéquation contemporaine entre le périmètre retenu pour l’OHM et celui de la Communauté de Communes d’Auzat-Vicdessos, à deux communes près, voire celui du canton, à trois communes près), et d’autre part, en tant que territoire cohérent, comme un système complexe localisé identifiable, même si largement ouvert sur les autres échelles territoriales dans lesquelles il se trouve emboîté.

Déprise pastorale des prairies et parcours de versant, et amorce de reprise résidentielle récente (Pebré, versant gauche de l’Artigue, vers 1450 m d’altitude) (cliché P. Dérioz, 4/10/2010)

Le premier objectif de ce projet, à la fois théorique et méthodologique, est ainsi d’interpréter et de formaliser le territoire du Haut-Vicdessos en termes de système territorial d’échelle locale, selon trois approches articulées :

• l’articulation des trois sous-systèmes qui le composent, et sur lesquels beaucoup d’informations ont déjà été collectées et analysées dans le cadre des autres projets de l’OHM (et des nombreux travaux qui l’ont précédé) : le géosystème, le socio-système, et le sous-système des représentations.
• une formalisation systémique des problématiques majeures du territoire (déprise/reforestation, exploitation des ressources hydroélectriques, mise en tourisme, urbanisation…), transcendant les sous-systèmes précédemment évoqués en mettant en relation des éléments de toute nature, matériels ou immatériels, « naturels » ou anthropiques, « réels » ou représentationnels, pour cerner les mécanismes ou les processus qui spécifient le système territorial d’ensemble du Haut-Vicdessos, et/ou déterminent ses évolutions.
• Une réflexion sur les interactions entre l’échelle du système territorial et ses déclinaisons locales d’une part (appréciées à l’échelon de types paysagers), et son environnement extérieur à différentes échelles d’autre part, du micro-régional au globalisé, par rapport auquel il s’agit d’analyser son degré d’ouverture et son niveau d’autonomie.

Cette exploration du système territorial s’opère dans une perspective dynamique et diachronique, et s’emploie à repérer blocages, déséquilibres, adaptations, mutations ou innovations, avec une visée prospective qui pourra notamment prendre appui sur l’identification d’indicateurs simples ou plus complexes par rapport aux processus en cours.

Départ du « chemin de l’alu » à Auzat : marquage de l’espace et mise en patrimoine d’une histoire industrielle dont l’empreinte paysagère tend à s’effacer (destruction de l’usine entre 2005 et 2007) (cliché P. Dérioz, 4/10/2010)	La haute-vallée de l’Artigue et l’étang de Montestaure : une fréquentation touristique de la haute-montagne moindre que dans les vallées voisines (accès au Montcalm, étangs de Bassiès, étang de Soulcem). (les pierriers à la redescente du Pic de Brougat, vers 2480 m d’altitude, cliché P. Dérioz, 22/07/2008)

Dans cette tentative d’intégration systémique du fonctionnement et des transformations à l’échelle du territoire, une place centrale est donnée au paysage, regardé comme :

• une source d’information directe sur le territoire et ses transformations, en tant qu’expression perceptible d’un état du système, à un moment donné, mais également dans un espace donné au sein du territoire : l’approche typologique préalable des paysages du Vicdessos proposée par ce projet a principalement pour but de mettre en relation des physionomies paysagères particulières avec des expressions localisées identifiables du système territorial d’ensemble.
• un complexe de représentations sous-jacentes ou mises en scène, constamment mobilisé par l’action territoriale, qui est l’un des ressorts importants du fonctionnement du système territorial et constitue l’un des trois sous-systèmes identifiés.
• une ressource de base pour la dimension touristique du système contemporain, et un enjeu socio-économique, environnemental et culturel dans le jeu des acteurs (comme tel, ou comme mode d’expression d’enjeux d’une autre nature). Il s’agira ici de cerner la véritable place du « paysage-ressource » dans le système territorial du Haut-Vicdessos, au-delà de l’affirmation parfois un peu convenue, sinon incantatoire, de son existence.

Schéma de principe du projet SYSTERPA : (image de fond : Vicdessos depuis « le dolmen » du col de Sem, cliché P. Dérioz, 4/10/210)

Résumé:

La fortification de Montréal-de-Sos est située sur un promontoire rocheux calcaire dominant de plus de 250 m de haut un bassin d’habitat de la vallée montagnarde du Vicdessos -affluent de l’Ariège. Depuis 2001 à 2003, des opérations de sondages et de fouilles programmées dans la partie supérieure du castrum ont montré la complexité du site tant du point de vue du bâti que de la densité des occupations et l’épaisseur chronologique de celle-ci. Une fréquentation ancienne importante est maintenant largement reconnue depuis la fin de l’âge du Bronze, avec deux pics, le premier à titre d’occupation autour de la transition fin de l’âge du bronze / début de l’âge du fer, le second juste avant notre ère, peut-être seulement à titre de fréquentation (lieu de culte). A l’époque romaine, le site continue d’être fréquenté mais moins sensiblement. Apparait ensuite une occupation entre le milieu du IXe siècle et le début du XIe siècle qui correspond probablement au toponyme Mont-réal, donc fortification publique. Le château médiéval est bâti par les comtes de Foix à la fin du XIIe siècle. Occupé pendant plus de deux siècles de façon continue, le caput castri qui est l’objet de la fouille est plusieurs fois réaménagé, dont une fois en grand au milieu du XIVe siècle. Il est ensuite arasé au début du XVe siècle. Les sondages et fouilles ont permis d’exhumer plus de 50 000 fragments d’ossements d’animaux dont beaucoup comportent des traces de boucherie. 60 % d’entre eux ont été exhumés d’unités non perturbées : elles sont inscrites dans un diagramme stratigraphique dont la périodisation est bien cernée grâce à un travail d’analyse des autres mobiliers complet. Les fragments d’os d’animaux issus des stratigraphies de la seconde moitié du XIVe siècle ont été étudiés en 2010 par Julie Massendari, archéozoologue. Ceux de la séquence début XIIIe-milieu XIVe siècles le seront en 2011 dans le cadre d’une étude faunistique globale qui entre dans la publication globale des 10 années de fouilles dont la rédaction a déjà commencée et qui doit aboutir en 2013. 

Résumé:

Dans le cadre du projet Modelespace soutenu par l’ANR de 2010 à 2012, un vaste programme de recherche sur les modélisations de sources fiscales médiévales et modernes est en cours de lancement. L’objectif est de pouvoir construire une ou des représentations cartographiques des espaces décrits dans les sources fiscales, en mettant en avant les dynamiques sous-jacentes. Ces documents sont en effet généralement dépourvus de tout support cartographique, mais nous permettent de « remonter dans le temps sur un demi millénaire. L’intérêt de l’OHM « Pyrénées Haut-Vicdessos », est pour nous : initier une étude spécifique d’une partie des sources fiscales de type compoix existant pour ce secteur géographique pour les périodes récentes. Ce secteur nous servira de zone test pour la méthodologie que nous développerons. coupler les représentations cartographiques de compoix ou terriers, modélisations de paysages ruraux, avec des études différentes pouvant être réalisées dans le cadre de l’OHM. Nous envisageons plusieurs possibilités de croisement : dynamiques de la biodiversité. Cela peut se traduire par un couplage avec les analyses de tourbières permettant d’améliorer la construction de modèle paysager interprétatif des séquences palynologiques. Il serait ainsi possible de cartographier à l’échelle de la parcelle l’environnement immédiat des zones de carottage. changements sociaux et territoriaux. L’étude du compoix permettra d’améliorer la compréhension des dynamiques sociales liées à l’exploitation du sol. Comment étaient structurées les propriétés, quelles étaient les logiques familiales de gestion de l’espace, comment se répartissaient les espaces publics (communaux) et les espaces privés ? observatoire photographique. Cet axe de recherche basé sur l’existence de la Banque d’Images des Patrimoines et des Territoires (BIPT) pourrait trouver des prolongements à travers la cartographie des paysages anciens. Il sera ainsi possible de proposer des superpositions de photographies et des cartes anciennes reconstruites 

Résumé:

Les changements d’occupation et d’utilisation des sols intervenus lors des 50 dernières années sont les témoins des interactions hommes-milieux. Ces changements contemporains peuvent provenir d’une part, de l’influence de l’homme (à l’échelle locale) sur son milieu suivant des usages et des changements d’usages spécifiques et d’autre part, de l’influence des changements environnementaux globaux sur le milieu. vue satellite L’étude de ces changements vise à approfondir la compréhension de ces interactions qui ont contribué, contribuent encore et vont contribuer au réchauffement global. Nous proposons d'effectuer un bilan des changements des modes d’occupation et d’utilisation des sols qui sont intervenus lors des cinquante dernières années sur le site de l’OHM du Vicdessos à partir de données de télédétection (photographie aériennes, images satellitaires) dont les chercheurs du GEODE et du CESBIO possèdent l'expertise. Ce projet comporte deux volets illustratifs de ces changements : Volet 1 : Les dynamiques des types d’occupation et d’utilisation estivales des sols Volet 2 : La dynamique de la couverture nivale